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*** Lumière sur une artiste ***

Marie Bagi vous présente,

 Hélène Planquelle 

Peintresse

Monsters of love VIII_web version
The Love Project, VI

            Aujourd’hui je vous présente l’artiste Hélène Planquelle, que j’ai eu le plaisir de rencontrer via les réseaux sociaux et qui m’a accueillie dans son atelier à Vitry-sur-Seine. Un merveilleux moment passé à découvrir son univers de corps interpellant et de mises en scène vécues et incroyables tirées de ses propres photographies avec divers modèles. Rencontre.

Hélène m’accueille dans son agréable atelier qui se trouve dans la cour de son immeuble. Un endroit recélant de ses magnifiques œuvres en attente de partir dans une galerie pour une exposition. J’admire avec fascination la première œuvre sur la table et sur laquelle elle est en train de travailler. Elle me parle tout d’abord de la résine époxy qu’elle applique à la fin mais aussi et surtout entre les différents plans de l’image de sa composition pour ajouter un léger effet de relief et de trois dimensions. Différents plans sont alors visibles. Suivant la taille de l’œuvre, Hélène peut utiliser jusqu’à six kilogrammes de résine. Cela donne un côté plus réaliste et une charge émotionnelle grande qui va jusqu’à toucher celle ou celui qui les regarde. Je peux confirmer, ses œuvres prennent aux tripes. Dans l’absolu, elle aimerait faire des œuvres à quatre niveaux dans le type d’une installation. Ce qui serait la suite logique de l’évolution de son travail. Elle ajoute qu’elle réalise elle-même ses cadres.

Son travail aborde des questions existentielles. Il y réside une ambivalence entre la souffrance et la tendresse, avec ce rapport à l’autre qui est mis indéniablement en avant. La dualité est le fil conducteur de sa création, me dit-elle. Mais, l’autoportrait est absent, continue-t-elle. En revanche, elle parle d’elle à travers l’image de l’autre. C’est un travail collaboratif avec les modèles qu’elle photographie, une expérience entre elle et les modèles – avec lesquels elle travaille dans la durée. En général, ce ne sont des duos qui ne sont pas statiques. Elle cherche ainsi à mettre en exergue la relation qu’ils entretiennent l’un avec l’autre. Elle a la volonté de montrer un acte entre eux qui, normalement, se passe derrière porte close : un moment d’intimité. Mais, un acte qui est toujours en mouvement. Hélène me confie alors qu’elle possède la volonté d’explorer certaines thématiques et que ce sont les modèles qui s’approprient les gestes. Ainsi, cela lui donne des idées et les shootings restent spontanés et libres. Ces derniers dévoilent une intimité réelle et Hélène en devient alors témoin. Elle va donc essayer de sublimer ces instants car il y a une envie d’être à la hauteur de ces moments-là, et elle va créer une atmosphère de silence autour des personnages.

Ses œuvres font également référence à la littérature, car Hélène a fait des études de Lettres modernes. Mais elle ajoute que sa création est aussi le reflet de sa propre vie. Durant sa prépa littéraire, elle ne pouvait créer qu’à travers l’écriture et ajoute qu’elle n’a pu réaliser sa première exposition qu’en 2017. La peinture est arrivée dans sa vie il y a sept ans et la peinture à l’huile est sa technique. Depuis trois ans, elle s’y consacre pleinement. C’est donc en parallèle de ses études et ensuite de son travail en tant que traductrice indépendante qu’elle a pu développer sa pratique artistique, continue-t-elle. Elle ajoute que son adolescence a été bercée par la création artistique mais surtout le dessin. C’est d’ailleurs avec son frère, très talentueux pour le dessin, qu’elle partage sa passion pour l’art.

Enfin, elle me dit que chaque artiste attire son public. J’acquiesce en soulignant que lorsqu’un.e artiste est amené.e à parler de son travail, il y a quelque chose de magique qui opère. Nous sommes comme transportés par ses mots et par ses œuvres. Et c’est ce qui m’est arrivé lors de cette rencontre. Hélène sait amener l’autre à se fasciner pour son travail, son talent. Celui qui, sans conteste, nous pousse à capter l’essence de son âme.

 

Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

 

Publié le 26 mars 2024

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